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ARAR : un nouveau président pour redresser la barre

Santé. Lundi soir, au cours d'une assemblée générale, Frédéric Pothin, ancien directeur général de l'ASFA, a été élu président de l'ARAR, prenant la tête d'un bureau renouvelé au cœur d'une association en crise.


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Rédigé par Clicanoo

Alors que l'ARS a publié le 12 avril un décret redirigeant la filière pédiatrique de l'ARAR vers l'ADSR dans un délai de quatre semaines, le nouveau président de l'association, Frédéric Pothin, ancien directeur général de l'ASFA-Hôpital des Enfants, se montre confiant : “J'ai été élu lundi soir alors je n'étais pas candidat, mais j'apporte des compétences en tant qu'ancien directeur général d'un hôpital pédiatrique. Avec la nouvelle gouvernance de l'association, dès demain, nous allons mettre sur pied une réorganisation pour la filière Adultes que nous présenterons dans les prochaines semaines à l'ARS.”

La filière adulte est également fragilisée par les récentes décisions de l'agence régionale de santé. En effet, l'ARAR ne pourra plus prendre en charge de nouveaux patients adultes d'ici un mois, qui seraient, eux aussi, dirigés vers ASDR. En principe. Car Frédéric Pothin se dit capable de redresser la barre avec le soutien des salariés : “Je suis très confiant, je sais que nous pouvons, d'ici trois semaines présenter un plan de redressement fiable sur la filière Adultes et accueillir de nouveau les nouveaux patients”. Pour les patients déjà pris en charge, rien ne change. 

"Construire un projet solide"

En revanche, la filière pédiatrie (0-3 ans) est frappée d'un décret sur lequel il paraît peu probable que l'ARS revienne avant l'examen des nouvelles accréditations HAD au second semestre 2024. “La filière HAD Enfants de l'ARAR est aujourd’hui la plus fragilisée, avec une coordination des soins assurée par des médecins généralistes sans disposer du renfort spécialisé suffisant de pédiatres”, nous a expliqué vendredi dernier Gérard Cotellon, directeur général de l'ARS. En effet, depuis plusieurs mois, des conflits envenimés avec le pôle encadrement avaient provoqué des démissions ou des arrêts maladie prolongés chez les pédiatres de la filière HAD. 

En conséquence de quoi, l'agence régionale de santé a décidé que la filière HAD pédiatrique de l'ARAR devait être transférée à l'ASDR afin d'assurer la qualité et la sécurité des soins. Pour Frédéric Pothin, pas question de baisser les bras : “Certes, le temps joue contre nous d'autant qu'il nous faudra plus de moyens pour nous réorganiser sur la filière pédiatrique que sur celle Adultes car nous sommes face à une pénurie de pédiatres, mais nous allons travailler en sorte de faire revenir ceux qui sont partis, de construire un projet solide que nous présenterons à l'ARS au moment du renouvellement des agréments fin 2024.”

Le nouveau président de l'ARAR rencontrera demain matin les syndicats et demain après-midi le CSE. Quant à la directrice générale, Graziella Aboudou, mise en cause sur son management par ses collaborateurs, elle est actuellement en arrêt maladie. “Je n'ai donc pas pu la rencontrer pour discuter avec elle”, botte en touche le président, en réponse à notre question sur l'avenir de la directrice générale.

Ce qui est certain, c'est que de la capacité de la nouvelle gouvernance à fédérer ses salariés autour de son projet d'établissement dépend l'avenir de l'association. Et l'ARS ne dit pas autre chose : “Le renouvellement périodique des autorisations d’hospitalisation à domicile, règlementairement prévu, sera instruit au second semestre 2024 : il permettra un examen approfondi de la mise à niveau attendue de l’ARAR, préalable à la poursuite de son activité.” Et pour cela, l'association “a besoin de sérénité”, estime le nouveau président, qui veut travailler “dans la bienveillance” sur un projet “efficient”.

Mireille LEGAIT

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> Le personnel en grève

Quatre syndicats (CFDT, CFTC, Unsa, FO) de l'Arar ont déposé un préavis de grève pour aujourd'hui. Il prendra effet à 16 h. Ils demandent la démission de la directrice générale, Grazielle Aboudou et celle du président par intérim du conseil d'administration, Louis Smith. Et à l'élection d'un nouveau président et au maintien du salaire durant la grève. Leur mouvement est notamment motivé par "des mauvaises conditions de travail" des salariés et "des problèmes de dysfonctionnements dans de nombreux services". Ces dysfonctionnements ont été mis en évidence par plus expertises relatives aux risques psycho-sociaux et confirmés par l'enquête de l'ARS. Les syndicats rappellent ainsi que l'ARS "a mis de nouveau en lumière des difficultés managériales, une instabilité et une baisse des effectifs médicaux et des conditions de fonctionnement mettant en cause la qualité la sécurité des soins par vos décisions unilatérales". Ils estiment ainsi que leurs revendications sont "dans l'intérêt des patients, de l'association mais aussi de ses salariés".

J.-Ph.L.


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